Une esquisse. Un mouvement. Un désir. Un élan. Une curiosité. Une volonté de changement. Une inscription sensible et politique dans ce monde. Sortir de nos têtes, sortir nos langues, sortir nos tripes, pour trouver d’autres.  D’autres avec qui parler. Avec qui apprendre. Avec qui questionner. Avec qui créer. Avec qui essayer.  Avec qui améliorer. Avec qui rêver. Avec qui agir. Avec qui lutter.

En 2017, la réunion de personnes sensibles aux questions sociales aboutit à la création d’Esquifs. Après 8 ans d’existence, Esquifs chemine, bouge et crée, rencontre et se transforme.

Qui on est

Au départ, on pense Esquifs comme un outil pour faire de la création documentaire, en insistant sur la dimension sociale de ces objets. Par ailleurs, on a envie de bousculer les processus de création et de diffusion. La démarche choisie – documentaire – s’y prête bien. Chacune des étapes d’élaboration d’un objet peut être l’occasion de rencontres et d’une approche qui s’ancre dans les valeurs et les moyens propres à l’éducation populaire.

Cette démarche est notamment mise en œuvre autour de la création du spectacle Apnée, qui aborde la question du surendettement des individu·es. Pendant et après la démarche de création, on organise tout un tas de dispositifs pour parler et faire parler de la dette – dispositifs qui donnent presque tous lieu à des productions à part entière.

En même temps, en dehors de nos projets de création, on cherche et on pratique des outils d’éducation populaire (arpentages – petite et grande histoire – collecte de récits de vie – micro-trottoir…). Ces pratiques débouchent sur la création de traces, qui sont pensées à la fois comme des outils à partager et comme des objets avec une certaine valeur esthétique.

Cela peut se faire en interne, avec des cycles d’arpentage – sur le féminisme, sur le travail… C’est dans cet esprit que nous menons par exemple tout un travail autour de ce que nous vivons pendant la période du Covid. Ça donne lieu à une publication, Après, c’est maintenant, qui se présente sous la forme d’un abécédaire collectif.

Ça peut aussi se faire en se tournant vers l’extérieur – en utilisant par exemple l’outil radiophonique. Il nous est aussi arrivé de mettre en place des processus qui rencontrent des outils pour faire émerger une parole avec des actes de création qui rendent compte d’une certaine réalité. C’est le cas des deux éditions de Trop chère la vie, qui mettent en question la précarisation croissante de nos existences au regard de l’expérience de l’endettement.

Pour nous guider dans nos pratiques, nous nous sommes par ailleurs doté·es d’une ChARTE, qui est aussi un outil pour permettre à toute personne qui le désirerait de nous rejoindre.